Le repos du Jubilé

par Éliane COLARD
(Message donné au cours d’un séminaire Prophétique en Guadeloupe : Mai 2014).


Pourquoi parler de Jubilé ? Nous allons voir que ce terme est en rapport avec l’esclavage, le travail ou encore le «  labeur ».

Lire les textes suivants : Genèse 2/2, Deut. 15/1, Exode 21/2, Lévitique 25. 
 
L’année du Jubilé c’était selon les écrits bibliques une année de relâche pour les esclaves (travailleurs), mais c’était également pour la terre une année de repos. Le texte du Lévitique parle de 7 sabbats d’années soit 7 fois 7 ans qui font 49 ans, en précisant que le Jubilé était la 50è année, une année où la liberté était proclamée dans le pays pour tous ses habitants.


Le Jubilé est en effet la proclamation d’un repos, d’un relâche, d’une libération. Et Jésus va déclarer en Luc 4/18 qu’Il est venu pour apporter cette libération, qu’il a été oint pour accomplir ce qui avait été prophétisé par le prophète Ésaïe au chapitre 61. On remarquera que Jésus ne cite à ce moment-là que la première partie de cette prophétie d’Ésaïe, car le temps de l’accomplissement de la 2° partie, à savoir le jour du jugement de l’Éternel, n’était pas encore arrivé ; et c’est pourquoi il dira ailleurs « je suis venu non pour juger le monde mais pour sauver le monde  ». Selon certains, la mort de Jésus en 33 coïncidait avec un Jubilé au niveau du calendrier. C’est extraordinaire quand on réalise qu’Il a repris à son compte la prophétie d’Ésaïe 61 disant qu’il avait été oint pour proclamer la libération des captifs : un jubilé exceptionnel pour une libération extraordinaire selon ce qu’il dit en Jean 8/ 36 : « Si le Fils vous affranchit vous serez réellement libres ! ». 



Dieu a créé Adam au 6° jour puis s’est reposé le 7° jour. Cela signifie que toute l’œuvre d’Adam (son travail), a commencé au 7° jour. Dès le commencement, Dieu avait prévu que l’homme ainsi que toute la création entre dans Son repos de sorte que tout ce qui serait fait le soit dans le sabbat divin qui est une dépendance et une obéissance totales à la volonté de Dieu : Ésaïe 58/13. Mais comme nous l’avons vu hier soir ce repos a été rompu assez vite. 
 
Et la sanction fut que le travail qui devait être agréable et facile, est devenu pénible : un labeur, un fardeau, une « charge ». L’homme devait désormais souffrir pour se renouveler (se multiplier), mais la nature également puisque celle-ci fut maudite pour ne produire « naturellement » que ronces et épices par le travail de l’homme. Elle devait elle aussi souffrir les douleurs de l’enfantement comme la femme pour se renouveler. C’est pourquoi on parle de l’enfantement comme d’un travail : ne dit-on pas d’une femme qui accouche qu’elle est « en travail » ? Ça vient du drame qui s’est joué en Eden.

La terre promise aux Hébreux aurait du être une terre de repos où les Hébreux devaient jouir paisiblement de ce que Dieu leur avait confié. Souvenez-vous du passage de Deutéronome 7 dont j’ai parlé dans le message d’hier soir. Le peuple aurait du garder les 7 peuples ennemis hors du territoire du pays promis; or cela n’a jamais vraiment eu lieu. La désobéissance du peuple à cet ordre du Seigneur avait privé le pays du repos tout autour. Et c’est pourquoi le temps de la déportation avait duré 70 ans : un nombre d’années qui ne devait rien au hasard. C’était selon la prophétie Mosaïque de Lévitique 26/ 33- 34, le temps (annoncé à l’avance) pendant lequel le peuple aurait privé le pays de ses sabbats : « Je vous disperserai parmi les nations et je tirerai l'épée après vous. Votre pays sera dévasté, et vos villes seront désertes. Alors le pays jouira de ses sabbats, tout le temps qu'il sera dévasté et que vous serez dans le pays de vos ennemis ; alors le pays se reposera, et jouira de ses sabbats ». Et le livre des Chroniques avait confirmé le terme de 70 ans concernant cette parole prophétisée par Moïse (2 Chroniques 36/20-21) : « Nebucadnetsar emmena captifs à Babylone ceux qui échappèrent à l'épée ; et ils lui furent assujettis, à lui et à ses fils, jusqu'à la domination du royaume de Perse, afin que s'accomplît la parole de l'Éternel prononcée par la bouche de Jérémie ; jusqu'à ce que le pays eût joui de ses sabbats, il se reposa tout le temps qu'il fut dévasté, jusqu'à l'accomplissement de soixante-dix ans. ». Redisons-le donc avant d’aller plus loin, le repos de la terre qu’Israël n’avait pas réussi à respecter consistait à veiller à ce que le pays reste libre de l’occupation des 7 peuples ennemis que l’Éternel avait dépossédé en sa faveur.

Ce soir je veux parler du Jubilé extraordinaire du Fils de Dieu qui consiste en la fin du labeur de l’homme : la fin de la malédiction proclamée en Eden suite à la convoitise pour l’arbre de la connaissance. Gardons cependant à l’esprit que le Jubilé de l’homme appelle à sa suite celui de toute la création qui souffre en attendant son tour, parce qu’elle aussi fut soumise à la vanité. Elle attend pour sa libération que l’humanité qui l’a plongée dans la douleur prenne premièrement sa part à cette libération du Jubilé (Romains 8/19 à 21) : « Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise à la vanité, -non de son gré, mais à cause de celui qui l'y a soumise,- avec l'espérance qu'elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu ».
 
Jésus dit en Matthieu 11/28 à 30 : « Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. ».
C’est de cela que je veux parler ce soir. C’est là le thème principal de ce message.

J’ai dit que suite à la chute en Eden, le travail de l’homme est devenu un labeur, un fardeau. Or dans ce verset Jésus propose d’apporter le repos à celui qui est fatigué et chargé. Ce repos s’articule donc comme la fin du labeur, un véritable jubilé où la libération ne demeure pas une simple vue de l’esprit mais devient une réalité tangible.

On remarquera que quelle que soit la façon dont une personne définira ses difficultés dans la vie, son diagnostic sera un manque de paix, de sérénité, de sécurité : une absence de contentement ou satisfaction en gros un manque de repos non forcément du corps mais de l’âme et de l’esprit. Le vrai problème n’est pas forcément toujours au niveau des besoins matériels mais ceux-ci contribueront souvent à occulter cela, de sorte que ce ne sera que lorsque les besoins matériels ou primaires seront couverts que la vacuité de l’existence et la vraie insatisfaction sera manifestée. C’est pourquoi Jésus n’a jamais méprisé la satisfaction des besoins dont le manque était manifesté dans la zone du visible et du perceptible. De ce nombre sont les besoins du corps mais aussi les tourments apparents de l’âme et de l’esprit (exemple la démonisation). Cependant, son but n’a jamais été la satisfaction de ces besoins en tant que tels ; tous les miracles qu’il a faits n’avaient qu’un but : manifester le Royaume spirituel et éternel qu’il était venu annoncer : le Royaume des cieux. 
 
Le Royaume et non les miracles de satisfaction ! Tant que vous ne recevrez pas le Royaume de la bonne façon, vous ne connaîtrez pas le vrai repos.


La fausse bonne nouvelle de l’évangile de la prospérité

Le repos n’est pas dans la satisfaction des besoins matériels. Un évangile centré sur cela serait une fausse bonne nouvelle. « Venez à Jésus vous aurez ceci ou cela » est un miroir aux alouettes. De toute façon vous verrez assez vite ce qu’il en est exactement. Mais il est souhaitable de savoir de quoi est véritablement fait le royaume.

Il est bon de rapprocher Matthieu 6/33 de Romains 14/ 17 qui dit : « Le royaume de Dieu ce n’est pas le manger et le boire, mais la justice la paix et la joie par le Saint-Esprit ». Ce que dit Matthieu 6, c’est que si on recherche en premier le royaume de Dieu, toutes choses nous seront données par-dessus ; c'est-à-dire que tous nos vrais besoins seront comblés, non pas des besoins futiles pour satisfaire des passions de toutes sortes, mais les choses dont le Père sait que nous avons besoin. D’ailleurs, Matthieu 6/ 32 ne dit pas qu’il ne faut pas se préoccuper de manger, de boire ou de se nourrir, mais que Dieu sait que nous en avons besoin. Cependant, Il veut que nous orientions le regard ailleurs, plus loin : vers les vrais besoins qu’Il veut satisfaire et pour lesquels il a donné Jésus. Car c’est la satisfaction de ces besoins-là qui nous mènera au seul vrai repos.

Je veux dénoncer le faux évangile qui a de plus en plus ses entrées un peu partout. C’est un évangile de l’avoir qui voudrait définir l’identité. C’est un évangile qui enrichit ceux qui le prêchent en appauvrissant spirituellement et souvent matériellement ceux qui le reçoivent.

Certains sont arrêtés sur le chemin, restant définitivement à la porte sans jamais véritablement pénétrer le royaume croyant qu’il se définit par toutes ces choses : la prospérité matérielle visible. Or la porte, ni même le chemin (qui définissent pourtant la personne du Christ) ne sont en eux-mêmes ni le but ni la destination. La destination c’est le « royaume » : la Vie éternelle de Dieu «aujourd’hui » et qui vient tout remplir en nous. Cela signifie que si vous empruntez le « chemin » et passez par la « porte » c’est pour arriver à cette destination. Le but c’est le Père des lumières de qui viennent les dons et grâces, et non pas les dons en eux –mêmes. Le but de la Porte (Jean 10) c’est de vous faire pénétrer dans les pâturages éternels du Père où se trouvent toutes les bénédictions spirituelles dont nous sommes bénis en Christ. Cela va donc bien au-delà de la prospérité matérielle.


Des orphelins et des enfants gâtés.

Certains acceptent Jésus mais restent orphelins parce qu’ils ne rencontrent jamais le Père de qui descendent tout don parfait et toute grâce excellente, or c’est Lui que Jésus est venu révéler. Recevoir les dons et les grâces du Père ne suffit pas car ce n’est encore pas ça le royaume. Le pire est comme je l’ai dit de rester coincé à la porte du Royaume sans y pénétrer. Mais c’est ce qui arrive à plusieurs qui acceptent le faux évangile de prospérité où ils sont enseignés à rechercher les bénédictions de Dieu, les fruits de sa bienveillance plutôt que Celui qui donne et est bienveillant : le Père. Alors l’insatisfaction demeure car le cœur n’a pas été rempli, il garde un vide et les gens passent d’un ersatz à l’autre sans comprendre pourquoi ils ne sont pas en repos alors qu’ils ont « donné leur vie à Jésus » selon la fameuse formule consacrée. 
 
C’est un évangile de friandise que celui de la Prospérité. Un évangile qui produit des enfants gâtés qui ne voient Dieu que comme un distributeur automatique. C’est pourquoi certains qui disent avoir déposé leur fardeau aux pieds de Jésus ont l’impression d’être cependant encore sous un fardeau, le vrai repos n’est pas venu. Il ne vient que lorsque nous arrivons à destination : à l’endroit où le cœur est réellement connecté au cœur du Père. Car notre cœur est appelé à entrer dans une telle connection divine qui parachève le lien filial, en établissant les signes de la paternité de Dieu dans nos vies. Tant que ce ne sera pas fait, vous ne serez pas des fils et des filles mais resterez à la porte sans entrer dans la maison paternelle. On peut connaître le chemin, trouver la porte et pourtant demeurer dans la périphérie de la maison sans pouvoir y entrer et parfois parce qu’on ignore même qu’il est nécessaire d’y entrer pour y demeurer. Dans le Psaume 27 au verset 4, on comprend que David avait saisi l’importance d’habiter toute sa vie dans la maison de l’Éternel c’était là son désir ardent.

La convoitise des yeux produit ce qu’on pourrait nommer un « Christianisme de Périphérie ». Ainsi, Abraham et Lot ont cheminé un temps ensemble mais ont fini par choisir des voies différentes à un moment, et qui les ont conduit à des destins différents qui étaient le reflet du désir qui consumait leur cœur. À Abraham Dieu a donné le pays promis qui n’offrait à priori rien d’agréable à la vue, contrairement à Lot qui d’emblée avait posé le regard sur la plaine arrosée du Jourdain pour la choisir de son propre chef. Cette plaine était située dans la périphérie du pays promis ce qui convenait parfaitement à Lot qui avait été guidé dans ce choix par son regard de convoitise. Mais nous connaissons aussi la fin dramatique de Lot et de sa postérité.


Cela dit, c’est néanmoins souvent par Ses bénédictions que Dieu nous attirera à Lui. La Bible dit dans l’épître aux Romains (Rom.2/4) que la bonté de Dieu a pour effet de pousser les hommes à la repentance. Ce qui signifie que Dieu ne répugne pas et loin de là, à dispenser gratuitement sa bonté et non pas pour récompenser les bons comme la religion le laisse croire, mais parce qu’Il est bon et bienveillant. Souvent Dieu utilisera sa bienveillance, des cordages d’amour et des liens d’humanité pour attirer les hommes à Lui.


La vraie bonne nouvelle de l’évangile du royaume

Le vrai besoin de l’homme est d’être réconcilié avec Dieu, d’entrer dans le repos de la présence du Père pour jouir de Sa vie en abondance dans les pâturages éternels (c’est l’héritage des fils dans la maison du Père). Un lieu où le nouvel affranchi est libre d’entrer et sortir parce qu’Il jouit d’une liberté qui permet cela (Jean 10/9), le poinçon (Deut. 15/17) est mis sur son oreille, aussi il fait partie des brebis qui entendent la voix du Berger. 
 
Si le royaume n’est pas l’évangile de prospérité matérielle, alors c’est quoi au juste ? C’est la recherche du Règne de Dieu. On dit souvent « Que ton Règne vienne ». Mais que signifie cela au juste ?

L’évangile que Jésus est venu apporter c’est la bonne nouvelle du royaume. C’est ainsi qu’Il l’appelait ; l’évangile du royaume où Dieu va pouvoir déposer son règne dans votre vie, vous gouverner entièrement, de sorte que votre vie entière soit orientée conformément à Sa volonté pour vous, de sorte que les bénédictions « spirituelles » dont vous êtes bénis dans les lieux célestes en Jésus-Christ puissent être libérées sur la terre afin que tout prenne sa place. C’est le ciel qui doit gouverner la terre, pas l’inverse.

Beaucoup de choses restent en suspens tant que ce règne de Dieu n’est pas venu sur nos vies. Et alors c’est pourquoi nous ne sommes pas en repos. Mais il y a un chemin pour l’arrivée de ce règne de Dieu, c’est que nous devenions les sujets de Son royaume en prenant sur nous Son Joug
 
En Matthieu 11/ 28-30 (relire), Jésus nous invite à prendre Son Joug sur nous pour connaître le repos.

Quel est le rôle du Joug : à quoi il sert ?

Il permet d’être maîtrisé mais aussi de ne pas dévier du chemin. Il permet d’être guidé et conduit pour être mené à un endroit précis. Jérémie dit ceci (Lamentations 3/27) : «  il est bon pour l’homme de porter le joug dès sa jeunesse ». C’est parce qu’aucun enfant ne s’éduque seul. Si on était totalement libre de tout, on serait inadapté à la vie. Croyant ou athée, on voit bien que l’être humain est créé pour avoir un « gouvernail », sans cela il ne peut pas vivre, il sombre dans une sorte de « mal être ». Et personne ne mène vraiment sa vie comme il l’entend, c’est un leurre et il existe un réel combat pour le contrôle de l’âme de l’homme. Car celui qui contrôle l’âme contrôle aussi l’individu. C’est pourquoi, alors que le salut concerne l’être entier : corps âme et esprit, on dit plus couramment : «  mon âme est sauvée ». Et d’ailleurs on le voit bien dans la question posée par Jésus en Matthieu 16/26 : « Et que servirait-il à un homme de gagner le monde s’il perdait son âme ? Ou que donnerait un homme en échange de son âme ? ».

Le joug permet qu’on ne soit pas livré à soi-même sinon on irait n’importe où dans n’importe quelle direction sans boussole, et alors on risque de devenir le jouet des circonstances. Le joug permet de maintenir le cap en progressant car il est plus facile de descendre que de monter et certains obstacles sur le chemin font qu’on serait plus enclins à reculer qu’à avancer. On sait d’ailleurs que lorsqu’elle est livrée à elle-même, l’âme part à la dérive et sombre facilement sous le poids des fardeaux de la vie en entraînant le corps qui peut développer des maladies psychosomatiques : dépression, maladies chroniques, mais aussi parfois des cancers. 
 
Le joug fait aussi penser à l'animal de trait qui s'adapte parfaitement au véhicule qu'il tire de manière à ne former qu’un avec lui : pensez aux attelages de bœufs si fréquents un temps ici dans les îles. Maintenus sous le joug, ils peuvent eux-mêmes conduire et transporter des cargaisons. Transposé au joug de l’homme, on peut aussi dire que celui qui est sous le joug fait corps avec celui qui le mène et ainsi il est rendu capable de conduire et de porter ce qu’il ne pourrait naturellement.


Deux types de jougs : joug de servitude ou Joug de liberté ?

Beaucoup d’enfants de Dieu ne trouvent pas le repos dans ce qu’ils croient être le joug du Seigneur. Et c’est là qu’il y a lieu de bien saisir cette parole de Jésus prononcée en Matthieu 11. Car on a tendance à ne considérer que la première partie, oubliant que celle-ci n’est que la conséquence de la seconde partie or c’est le fait de prendre le Joug de Jésus-Christ qui nous fait entrer dans le repos.

Pour beaucoup en effet, la pression est encore là, se faisant de plus en plus pesante sur les épaules alors que le fardeau du péché est censé être parti. Et là où il y a fardeau il y a pression, là où il y a pression, la dépression n’est pas loin.

Pour s’en sortir ceux qui n’ont pas Jésus-Christ dans leur vie chercheront une solution en pratiquant le Yoga ; c’est très à la mode vous savez, mais c’est une fausse paix, un Ersatz de sérénité qui a pour prix un joug d’esclavage spirituel encore plus cruel quoique subtil. Le mot « Yoga » signifie « joug » en Sanskrit qui est sa langue d’origine. La racine sanskrite YUJ- signifie "atteler, unir, joindre", et elle désigne aussi une méthode pour dresser les chevaux ainsi qu’une discipline spirituelle ( râja-yoga, hatha-yoga). Dans tous les cas il se définit comme un état d'union ou d'unité de l'être subjectif avec le suprême. Et d’ailleurs toutes les formes du Yoga ont pour seul but (avoué ou non) la libération spirituelle par un joug posé sur l’âme afin de la conduire à un pseudo état de sérénité. Ce que les gens recherchent dans le Yoga, disons-le clairement c’est la libération spirituelle la délivrance pour un « mieux être » : la zenitude comme ils disent. Mais cette recherche finit par les conduire au « mal être » parce que le joug qu’ils reçoivent à cette occasion est un joug de servitude spirituelle et non un joug de liberté.

Le Yoga : un joug de servitude pour une fausse paix sans vrai repos 
 
Le joug-Yoga prétend libérer le corps de ses tensions. C’est pourquoi la pratique du Yoga est de plus en plus répandue en Occident, c’est « tendance » : enseigné aux écoliers, dans des hôpitaux, dans des séminaires pour dynamiser employés et cadres surmenés. La plupart de ceux qui le pratiquent ne le voient pas pour ce qu’il est en réalité mais le prennent pour un sport ( hatha yoga). Où l’on voit que les gens n’ont pas peur de passer par une discipline corporelle pour que l’esprit trouve une sorte de sérénité même si nous savons que c’est loin d’être le vrai repos ni la vraie paix venant de Dieu (Jésus nous a averti que la paix qu’il donne n’est pas comme celle du monde). Le chrétien aussi pour sa part est appelé à maintenir son corps sous une discipline, une sorte d’assujettissement car la Bible dit par la bouche de l’apôtre Paul ( Lire 1 Corinthiens 9/ 25 et 27).

En quoi consiste l’assujettissement du chrétien  dont il parle ? Est-ce une sorte de mortification comme les moines autrefois ? Non, Paul ne parlait pas d’un assujettissement du corps par la chair ou les efforts de l’homme naturel, sorte de discipline charnelle (comme c’est souvent compris par des chrétiens installés dans le « je dois, je ne dois pas »). Paul parlait plutôt d’un assujettissement du corps et de l’âme par l’esprit en le soumettant au contrôle de l’Esprit de Dieu , il s’agit donc d’une discipline spirituelle, un assujettissement spirituel. Vous voyez la différence ? 
 
Dans le hatha yoga la discipline est obtenue au travers du contrôle du souffle, par un joug spirituel exercé sur l’esprit du pratiquant qui se soumet; donc le joug du yoga est spirituel pour une action spirituelle, c’est une pseudo- libération « spirituelle » qui est recherchée ne l’oublions pas. De même, selon Matthieu 11, le joug du chrétien qui est lui appelé à mener une vie spirituelle, sera spirituel et non pas charnel ; c’est pourquoi cet assujettissement dont parle l’apôtre Paul ne sera jamais l’affaire de la chair ou de l’homme naturel, mais il sera plutôt question de laisser le Saint-Esprit (par Son souffle) nous contrôler pour soumettre notre être. Afin que l’attraction ou l’influence que subira notre esprit ne soit pas celle du corps mais celle de l’Esprit. C’est cela « marcher par l’Esprit ».
 
Le Joug du Chrétien

Être libéré du Joug de Satan pour entrer sous le Joug de Dieu

Lisons Ésaïe 52/2 : « Secoue ta poussière, lève-toi! Détache les liens de ton cou, Captive, fille de Sion ! L’Éternel te rachète de la servitude. ».

Il est dit : « l’Éternel te rachète de la servitude », secoue ta poussière, lève-toi  détaches les liens de ton cou ! ». S’il est bien vrai que le Seigneur nous a rachetées de la servitude par son sang précieux, il nous appartient « à nous » de nous lever et de détacher les liens de nos cous. Le Seigneur requiert toujours l’exercice de notre volonté ; il attend que nous assumions la part qui nous revient. De même que par Sa parole, Jésus a ordonné que Lazare sorte du tombeau, Dieu nous « appelle » aussi à sortir de la captivité. Il n’a pas tout fait à la place de Lazare, celui-ci a du se lever lui-même pour sortir du tombeau obéissant à l’ordre du Seigneur : « Lazare sors ! ». Ce que la Parole du Seigneur avait fait c’était anéantir la puissance de la mort qui le retenait au tombeau dans la captivité de la mort, et il en est de même pour nous. En réponse à ce que le Seigneur a accompli pour nous à la croix, cet affranchissement acquis au prix de son sang versé, nous devons comme Lazare nous lever, secouer la poussière du tombeau de servitude qui recouvre nos membres jusqu’à les ankyloser parfois.
Le joug de la servitude laisse des traces, c’est pour cela qu’il a besoin d’être secoué. Sinon bien qu’ayant été libérés on marcherait encore comme sous le pouvoir de l’ancien propriétaire. C’est pourquoi bien que rachetées du joug de Satan, beaucoup d’enfants de Dieu, se comportent encore parfois comme s’ils étaient esclaves, on voir parfois cela chez des personnes libérées de certaines addictions. 
 
Vous aurez beau ne plus être dans la captivité, si vous ne vous levez pas à un moment pour le manifester, c’est le signe que vous gardez encore sur vous les marques de l’esclavage : ces liens du cou dont parle ce texte d'Ésaïe 52. 
 
Le cou est fait pour porter le joug.

Le cou est le lieu du marquage de la propriété pour les animaux (songez au collier des animaux domestiques) et cela l’a aussi été pour les esclaves. C’est également le lieu où se pose le joug, que ce soit celui de l’adversaire Satan, ou celui de Dieu. Par ailleurs il est significatif que ce soit les muscles du cou qui permettent ou de baisser la tête en courbant l’échine, ou bien de marcher la tête haute ; tout dépend de la nature du Joug qui est posé dessus, elle déterminera la posture.

Le joug de Satan, dont Jésus vient nous libérer est un joug cruel et malfaisant, un joug de malédiction. Mais Dieu ne nous libère pas du joug de Satan pour nous laisser livrés à nous-mêmes, sinon nous retournerions nous placer dans notre ancien esclavage sous les mêmes anciens jougs car le cou est fait pour porter le joug quel qu’il soit : l’âme a besoin de gouvernail. 
 
Le joug marque le changement de propriétaire.

Dieu veut à la place poser son joug à lui sur nos cous. Il l’a dit (Matthieu 11/28-30) : Il ne nous laisse pas à vide. Il brise le joug de Satan, mais à la place il nous appelle à recevoir son joug à Lui, Sa marque de propriété, son collier qui montre que dorénavant nous avons changé de propriétaire puisqu’il nous a rachetés comme cela se passe lorsqu’on rachète un esclave. Nous sommes passés à un nouveau maître mais nous sommes affranchis car c’est pour nous rendre libres qu’il nous a rachetés. Et s’il nous a rendus libres, c’est pour que nous lui appartenions. Le prix du rachat…
Nous voyons en Ésaïe 58, exposée cette nécessité du passage du joug malfaisant de Satan au joug de libération de Jésus Christ. Ce texte dit en effet que le vrai jeûne consiste à rompre toute espèce de joug, renvoyer libres les opprimés en détachant les chaînes de la méchanceté et en dénouant les liens de la servitude (verset 6). Mais on voit bien que cela ne s’arrête pas là : il ne suffit donc pas de briser le joug du diable, il faut aussi prendre celui du Seigneur et c’est bien ce que prophétise Ésaïe dans ce texte lorsqu’il le termine en mettant au verset 13 les conditions de l’entrée définitive dans la liberté du Jubilé pour jouir de l’héritage dont il est parlé au verset 14 : « si tu retiens ton pied pendant le sabbat pour ne pas faire ta volonté, pour faire du sabbat tes délices… ». Et nous savons que ce sabbat est précisément ce repos du jubilé apporté par Jésus Christ notre sauveur. Ce verset illustre pleinement le fait que le vrai repos se trouve dans le fait de se soumettre au joug de Jésus-Christ pour faire Sa volonté. 
 
Le joug de Jésus-Christ est un joug de liberté ; c’est un joug d’amour parce que le fardeau est doux et léger. L’année de son Jubilé l’esclave choisissait de rester sous la dépendance de celui qui l’avait libéré Exode 21/5 et 6 (Lire). Et le maître, pour marquer son nouveau titre de propriété lui apposait son poinçon sur l’oreille droite : (oreille circoncise). Cela signifie aussi que lorsque Jésus devient notre nouveau Maître, il fait de nous des disciples à l’oreille éveillée (Ésaïe 50/4) de façon à ce que nous puissions recevoir ses instructions en nous.

Cela dit, il ne suffit pas que le joug du diable soit brisé sur nos vies pour qu’il soit automatiquement remplacé par celui du Seigneur car on trouve 3 types de jougs dans le Christianisme : le vrai joug de la liberté mais aussi des mauvais jougs qui sont des faux fardeaux posés sur les épaules des rachetés. C’est ce qui explique que certains qui sont passés des ténèbres à la lumière se sentent encore comme maintenus en esclavage sans profiter pleinement de la liberté glorieuse des enfants de Dieu.

Les mauvais jougs du Christianisme

C’est pour la liberté que Jésus-Christ nous a affranchis. Pourtant après leur conversion certains chrétiens seront conduits à se placer sous ces mauvais jougs qu’ils prendront souvent pour le vrai Joug de Jésus Christ.

Les faux fardeaux des accomplissements religieux.

C’est le « fais ci, fais pas ça, un chrétien doit, un chrétien ne doit pas, un chrétien peut, un chrétien ne peut pas » des mauvais commencements. Un évangile d’accomplissements extérieurs où l’identité est marquée par le faire et non par l’être. Ce n’est plus l’évangile de la grâce de Dieu en Jésus Christ, mais celui des œuvres de la loi décrit par Paul dans l’épître aux Galates 1, comme étant un « autre évangile ». Un évangile qui pousse à vouloir plaire aux hommes en recevant leur approbation grâce à des accomplissements visibles de la religion. Il s’agit là d’un évangile des apparences dans lequel certains sont précipités dès leur conversion à Jésus Christ, cela fait d’eux non plus des disciples de Jésus mais des adeptes d’un groupement d’une religion. Un « autre » évangile qui pousse à l’hypocrisie et la dissimulation (Galates 2). Paul désigne les porteurs de ce faux évangile par le terme de faux frères, qui épient la liberté de ceux qui marchent dans le vrai évangile de la grâce de Dieu (mais il existe un évangile de fausse grâce aussi, mais ce n’est pas ici mon propos) afin de chercher à les asservir (Verset 4). Et c’est par ce joug de faux fardeaux pesants qu’ils mettent sur les épaules de ces nouveaux croyants.

Alors ce n’est plus l’approbation du Père qui est recherchée mais celle du regard des autres pour se rassurer. Un des effets pervers de cet autre évangile est aussi de se lancer dans la recherche de la performance et ce, dans plusieurs domaines : familial, professionnel, mais aussi et surtout spirituel une vraie compétition qui n’hésite pas à écraser pour se hisser sur la première marche. Et malheureusement ce sont parfois les responsables religieux qui vont pousser à ça (même involontairement) pour faire fonctionner la machine religieuse aux dépens des âmes.
C’est un joug qui produit non pas des brebis mais des moutons de Panurge, des boucs, des brebis grasses qui vont frapper les plus faibles avec leurs cornes et troubler l’eau pure des brebis (Ézéchiel 34), il développe l’esprit de Caïn qui se caractérise par le meurtre des frères qui n’est pas forcément physique.

Faire soi-disant pour satisfaire Dieu, c’est aussi lier la bénédiction au fait de plaire à Dieu. « Je fais pour » et non pas « je fais parce que » : une sorte de chantage qui va se retrouver même dans le jeûne.
Cet autre évangile pousse aussi à des œuvres émanant d’une obéissance extérieure mue par le devoir, avec une posture installée dans la crainte et non pas dans l’amour. Dieu semble alors un père fouettard qui demandera toujours plus : plus de sacrifices, plus d’œuvres et ce parfois jusqu’à épuisement/burn out. Mais le résultat de ces œuvres sera toujours la frustration car il faudra toujours se dépasser sans satisfaction et surtout sans parvenir au repos. Alors les gens deviennent agités, aigris, souvent habités d’un zèle amer. Voilà à quoi mène cet « autre évangile » du faire.

Alors qu’avec Dieu notre seule ambition devrait être de chercher à entrer dans ce que nous sommes en Lui, ce que recèle notre vie cachée en Lui. C’est là que nous sommes dans le repos sans avoir besoin d’autre chose : comme le dit le psalmiste (Psaume 131/2) : « J’ai l’âme calme et tranquille, comme un enfant sevré qui est auprès de sa mère ». Apprendre à vivre dans l'affection du Père nous met à l'aise, au repos et nous conduit à une fécondité et une satisfaction intérieures qu'aucune agitation ne peut produire. Mais on en revient toujours à la nécessité que notre cœur soit connecté au Sien.


Le Vrai Joug du gouvernement divin 
 
Le vrai Joug du Seigneur, le seul qui fait connaître le repos ainsi que la paix et son contentement, est celui de l’amour qui conduit à entrer dans les œuvres préparées d’avance pour ceux que Dieu a appelés
 
Un Joug qui conduit à entrer dans les priorités du Seigneur au lieu de l’obliger vainement à entrer dans les priorités que nous Lui fixons nous-mêmes. Les œuvres qui en résultent émanent alors non pas du devoir mais d’une obéissance obtenue par la soumission du cœur ; et c’est dans l’intimité avec le Bien aimé que cela se construit, à l’endroit où Il va nous mener à l’acceptation du Joug de Jésus-Christ sur nos vies.

Le Joug de Jésus-Christ, c’est la conduite du chrétien par le saint Esprit pour accomplir la volonté de Dieu ; ce n’est pas la religiosité avec ses obligations mais l’entrée dans une marche par l’Esprit qui fait dire que celui qui aime Dieu c’est celui qui garde ses commandements tout en connaissant que ces commandements ne sont pas pénibles.
 
Se laisser brider par l’Esprit de Dieu pour avoir un cœur soumis

Lire Ézéchiel 3/24 à 26, puis Ézéchiel 4/8.. : « … Et voici, je mettrai des cordes sur toi, afin que tu ne puisses pas te tourner d'un côté sur l'autre, jusqu'à ce que tu aies accompli les jours de ton siège. ».
Souvent, nous confessons vouloir être des serviteurs et servantes soumis la voix de Dieu afin d’entrer dans l’accomplissement des œuvres qu’il nous a préparées ; mais il y a un chemin pour cela. Il est dit d’Ézéchiel mais aussi de Pierre, qu’ils étaient liés par l’Esprit pour ne point faire leur volonté mais uniquement celle de Dieu. Il y a une « éducation spirituelle » qui passe par là et en le disant je pense à une histoire intitulée les chevaux du roi, des chevaux dressés pour tirer le carrosse d’un roi ; le dressage par le joug posé sur eux était difficile (alors que d’autres chevaux gambadaient sauvagement dans la prairie) mais cela valait le coup eu égard au but du dressage : le service du carrosse du roi. Pour nous aussi le dressage est particulier mais c’est afin que nous apprenions à n’entrer que dans les œuvres préparées d’avance pour nous, à les discerner pour y entrer; et pour cela premièrement l’Esprit cherchera à développer en nous des oreilles circoncises capables d’entendre la voix de Dieu, des oreilles consacrées pour discerner ses voies, et ointes pour lui obéir avec un cœur soumis. C’est pour ça que nous voyons dans le texte d’Exode 21 (le Jubilé) que le premier acte après la libération est le poinçon sur l’oreille (verset 6). Le poinçon sur l’oreille consacre l’entrée au service du maître en tant qu’affranchi. Cela qui sert le Seigneur n’est pas, comme les chevaux sauvages, libre de tout mais il accepte de se placer sous le joug de justice et d’amour de Celui qui l’a affranchi.
Prendre le joug et recevoir les instructions du Seigneur.

Prendre le Joug du Seigneur, c’est un acte volontaire comme on le voit dans les versets d’Exode concernant l’esclave libéré lors du jubilé; une démarche volontaire qui va permettre d’entrer dans l’obéissance qui procède de la soumission du cœur ; ce n’est donc pas une obéissance extérieure contrairement à ce qui relève des jougs ou faux fardeaux d’accomplissement religieux. Prendre le joug du Seigneur ne conduit pas dans une vie d’obligation religieuse. C’est plutôt s’asseoir à la table préparée par Dieu afin de manger une nourriture qui va fortifier notre corps spirituel afin que celui-ci ait l’énergie/puissance nécessaire pour fonctionner selon sa nature. Comme il y a une nourriture charnelle pour le corps physique, il y a aussi une nourriture spirituelle pour le corps spirituel. Sa nourriture disait Jésus c’était de faire la volonté de Dieu. Il nous a dit de travailler non pour la nourriture qui périt mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle (Jean 6/27).

« .. Prenez sur vous mon Joug et recevez mes instructions. ».

Seuls ceux se placent sous le Joug de Jésus-Christ qui mène au repos et à la paix, reçoivent Ses instructions. Nous voyons bien que tout va dans un ordre précis : il s’agit de prendre le joug avant de recevoir les instructions. Pourtant on a l’impression que tout fonctionne à l’envers dans l’église. Mais Jésus a dit que sans lui nous ne pouvons rien faire. 
 
Le verset de Matthieu 11 dit « Recevez mes instructions ». Mais une autre version dit « Apprenez de moi ». Le joug de Christ ne consiste pourtant pas en un enseignement de règles qu’on doit apprendre, ni même en une communication de choses que Jésus à dites ou faites. C’est une instruction pratique mais spirituelle aux pieds du Maître à l’instar de Marie de Béthanie et cela passe par une communication spirituelle. J’ai dit tantôt (en parlant du yoga) que le joug était avant tout une discipline spirituelle ; cela est une évidence dans le cadre de la vie spirituelle du croyant. C’est une discipline spirituelle qui conduit à une communication spirituelle.

Dans le yoga, le point essentiel de cette discipline ne consiste pas à faire des gestes extérieurs, mais à recevoir en soi une puissance appelée souvent énergie (en Physique cela revient au même) qui agissant à partir de l’intérieur, va mettre le disciple pratiquant en état de reproduire quelque chose du guide (Brahmane), quelque chose qui va amener à un autre état dans la mesure où il fera corps avec l’esprit du guide qui va déverser en lui cette mesure de puissance; souvenons-nous que l’un des sens du mot YUJ (yoga) en sanskrit évoquait cette idée de faire corps avec l’esprit du guide. Le disciple (quel qu’il soit) en unité d’esprit avec son maître se trouve en état de faire comme lui, de penser comme lui ; il s’agit là d’une sorte d’enseignement incarné, qui va de l’intérieur agir sur l’extérieur. Il en est ainsi de tout joug spirituel qui est une action spirituelle exercée dans et sur le corps. Car comme le conçoit le terme Yoga dans son sens original, poser un joug c’est joindre, lier un esprit à un autre esprit et mettre ainsi l’être entier sous une conduite spirituelle qui va le mettre en état de faire quelque chose qui ne lui est pas naturel. Ne perdons pas de vue que je ne prends ici le yoga comme « analogie » que parce qu’ il signifie « joug » ; mais c’est l’anti thèse du vrai Joug du Seigneur : une contrefaçon de l’adversaire ; cela rejoint ce que j’ai dit hier sur les contrefaçons ténébreuses des choses saintes. 
 
Le Joug du Seigneur ne va pas consister en une série d’enseignement décrivant comment Jésus agissait, comment il pensait dans le but de pouvoir faire pareil, ce n’est pas cela recevoir Ses instructions ou apprendre de lui. Cela consiste plutôt à recevoir à l’intérieur de soi la puissance du même Esprit qui l’a animé Lui notre Maître et qui a été à l’œuvre en Lui, cette puissance agira alors comme un moteur dans la vie du disciple dans la mesure où celui-ci s’y soumettra en prenant le joug sur lui. Le terme grec pour puissance c’est Dunamis qui ramène aussi à l’idée « d’énergie » qui fait très new âge ; mais ici il est question de l’énergie divine dont tout enfant de Dieu a besoin pour vivre et agir selon sa nouvelle nature qui est spirituelle et non pas charnelle. 
 
Il ne s’agit pas seulement de recevoir cette puissance une fois, mais de la laisser nous dynamiser quotidiennement, c’est cela être continuellement rempli de l’Esprit. Car l’Esprit de Dieu ne nous est pas donné juste pour nous faire « naître de nouveau », mais aussi et surtout pour que nous ayons les moyens d’évoluer dans notre nouvelle nature. Car de même que la vie naturelle d’un être humain ne se résume pas à sa naissance, la vie spirituelle du chrétien ne se résume ni ne se limite à la nouvelle naissance. Il faut encore marcher, grandir et aller jusqu’au bout. L’Esprit de Dieu nous est donné pour vivre la vie spirituelle du royaume la vie éternelle, et non pas juste pour naître et être laissé dans cet état primordial sans croissance, sans marche, sans victoires, sans rien qui permettent de parvenir à l’état d’adulte fait qui est rappelons-le l’appel de Dieu pour le racheté.

Malheureusement après avoir commencé par l’Esprit beaucoup continuent dans la chair or c’est impossible d’entrer dans le repos et de trouver la paix en marchant dans la chair. Sinon on est constamment obligé de ramer à contre courant. D’où les efforts immenses nécessaires dus aux faux jougs pesants du Christianisme.

Mais c’est le joug du Seigneur sur nous qui nous donne la paix et nous conduit au repos et le contentement qui va avec. Ésaïe disait (Ésaïe 26/12 et 13) : « Éternel, tu nous donnes la paix ; Car tout ce que nous faisons, C'est toi qui l'accomplis pour nous. Éternel notre Dieu, d’autres maîtres que toi ont dominé sur nous ; mais c’est grâce à toi seul que nous invoquons ton nom ».

Aujourd’hui plusieurs aspirent certainement à recevoir un enseignement ou des méthodes « clés en mains » pour atteindre la paix et le repos dans cette vie agitée. Le monde actuel est conditionné dans une mentalité de génération spontanée qui fait qu’on n’a pas le temps d’attendre que ça ce se fasse : il faut du vite, du rapide, le temps de dressage par le joug du Seigneur intéresse peu. Alors plusieurs iront peut être de séminaires en séminaires pour trouver des méthodes rapides et demandant peu d’investissement spirituel. Certains sont comme cette femme dans les évangiles qui atteinte d’une perte de sang avait fait le tour des médecins sans que son problème soit résolu ; il est dit que cette quête avait même empiré son état. Puis, alors que Jésus passait, elle avait réussi à toucher juste le bord de son vêtement et avait été guérie sur le champ par une force ou énergie sortie de Lui… c’est la puissance du Seigneur qui l’avait guérie et non pas un récit relatant comment Jésus passait et agissait dans la foule. Le toucher du Seigneur sur la femme atteinte de la perte de sang est venu à la suite du « toucher » de la femme : c’est elle qui a d’abord touché le Seigneur en prenant l’initiative de se frayer un chemin jusqu’à Lui. Lorsque nous prenons Son joug sur nous nous agissons comme cette femme en nous mettant en position de recevoir en nous la force même qui agit en Lui. Cette puissance est de nature à affecter notre être en profondeur en touchant notre âme et notre esprit.
C’est Jésus que j’aimerais que vous touchiez ce soir de sorte que la graisse de Son onction coule pour briser les jougs cruels de l’ennemi et que plusieurs acceptent de prendre le Sien à la place pour être menés au repos.

Nous n’avons pas besoin de plus de méthodes mais juste d’un toucher. Nous pouvons savoir beaucoup de choses, mais nous ne serons transformés que par le toucher du Seigneur, et souvent ce toucher sera la conséquence de l’acceptation volontaire de son joug sur nous. 
 
Donner sa vie à Dieu n’est pas quelque chose que nous faisons un jour et en échange de quoi nous recevons un ticket pour le ciel portant l’inscription « bon pour la vie éternelle ». Donner sa vie à Dieu, c’est d’abord recevoir Sa vie en soi pour vivre spirituellement, marcher spirituellement ; c’est être déchargés des faux fardeaux et jougs pesant de la religion, et prendre sur soi Son joug qui est doux et léger afin d’être mené au repos. 
 
Nous ne pouvons pas prendre Son Joug sur nous et continuer à mener notre vie comme nous l’entendons ; il est vrai qu’il nous libère afin que nous ne soyons plus esclaves du péché, mais c’est aussi afin que nous acceptions de notre propre chef de devenir esclave de la justice comme l’esclave affranchi qui se fait percer l’oreille pour s’attacher au service de celui qui l’a affranchi. Fatigués et chargés nous venons à Lui avec le paquet de nos fardeaux et en retour Il nous confie un autre paquet qui est un merveilleux cadeau contenant Sa vie en abondance où se trouvent le repos et la paix attachée à la vie nouvelle en Jésus-Christ.

C’est cette bonne nouvelle du royaume que je veux vous laisser aujourd’hui.

Accepter l’évangile c’est accueillir le Règne du ciel dans nos vies. Sortir du joug malfaisant du diable pour entrer sous le joug bienfaisant du Seigneur afin que son Règne vienne et que sa Volonté soit faite dans nos vies.

Éliane Colard

 

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