Une Femme Parle aux Hommes
"Maris, Aimez Vos Femmes Comme Christ a Aimé l'Eglise"
Par un auteur anonyme *
Mercredi 5 mars 2003.
Je lui proposai alors un moment de
recueillement où chacun de nous se laisserait examiner par Dieu, avant de
pouvoir Le louer. J’étais consciente, en effet, que Dieu n’agrée nullement des
louanges ou des prières des mains et des cœurs chargés, non lavés par les eaux
de la repentance.
Lorsque nous eûmes fini cet instant
d’auto-examen devant la face de Dieu, je lui dis :
" Nous ne pouvons aller voir le
Seigneur et être favorablement reçus de Lui, sans régler certaines choses entre
nous. Il nous faut ôter tout foyer de trouble. "
A travers les crises que notre couple
traversait, le Seigneur me fit comprendre des précieuses réalités.
Beaucoup de couples dans le ministère
souffrent secrètement et sont au bord de la déroute. Par ce que nous avions
vécu, le Seigneur me montrait la situation des épouses des
ministères.
La plupart d’entre elles (je parle des
couples en crise) ont connu une conversion authentique et valable au Seigneur.
Mais cette rencontre avec Dieu s’est arrêtée à la crainte de Dieu, de Sa Parole,
et ces femmes n’ont pas fait la rencontre de l’amour avec le Père : connaître le
cœur du Père, ou connaître (vivre) Dieu comme leur Père.
Il leur manque ainsi la
sécurité, le repos et la vie épanouie qu’on ne peut avoir
qu’en ayant fait cette rencontre de cœur avec le Père.
Or ces femmes, manquant de cette
dimension vitale de la sécurité qui résulte de la connaissance de l’amour du
Père, resteront dans une atmosphère de frustration, de solitude intérieure de
l’âme, et d’insécurité, surtout lorsqu’elles sont mariées à des époux zélés,
fonceurs, ayant les ailes de missionnaires sur la peau.
Le zèle des époux, notamment lorsqu’ils
sont très engagés dans les activités, dans leurs pensées, leurs écrits, leurs
déplacements, augmentera le sentiment d’insécurité et de frustration chez les
épouses sur lesquelles pèse souvent le poids des soucis de la vie et des
fardeaux des jours. N’ayant pas la vision des époux mais s’attachant davantage
aux choses domestiques, elles verront dans le zèle des époux un détachement,
voire une désolidarisation par rapport aux soucis, aux divers fardeaux du foyer.
Plus difficile encore, elles verront dans ce zèle des époux pour l’œuvre du
Seigneur comme une agression, une violation faite à leur encontre car elles se
verront comme bousculées par les maris " absents " ou toujours " ailleurs
".
Elles développeront une humeur pesante,
voire acariâtre dans le foyer et seront, derrière cet extérieur agressif,
malheureuses et désespérément seules dans leur âme, à côté de maris présents
physiquement, mais dont l’esprit est déjà loin en mission.
A force de voir leurs époux impliqués
sans cesse dans les " choses de Dieu " et absorbés par des objectifs situés à
dix mille lieux de leurs préoccupations quotidiennes de femmes, elles commencent
alors d’abord à s’irriter, à semer une mauvaise ambiance dans le foyer, puis à
mépriser leurs maris " irresponsables, rêveurs et absents " et même à rejeter,
pour certaines, les œuvres et la personne de Dieu dans la foulée, car elles
rendent secrètement Dieu responsable de l’attitude engagée de leurs époux. Se
tissera alors une sorte d’amertume intérieure contre Dieu qu’elles verront comme
tyrannique et arbitraire, L’accusant de leur " voler " leurs maris et leur droit
à une vie de famille " tranquille " et " normale. "
Cette vision de Dieu les fermera
davantage au cœur d’amour du Père. Et comme tout dialogue semble impossible dans
le couple, les épouses deviennent bloquées, hermétiques dans leur relation avec
Dieu. La dépression et le mal-être règnent avec des tendances aux pleurs, ce
sont " ces femmes, dit-on, qui pleurent pour tout et pour rien. "
Les époux finissent par se lasser de
leurs épouses et par ne plus prêter attention à leurs pleurs. Ils ne pourront
plus être sensibles au message de détresse, de supplications désespérées,
désemparées de leurs épouses à travers leurs larmes ou leurs mauvaises humeurs
extérieures.
Ils verront l’agressivité ou la
mauvaise volonté extérieure de leurs épouses et ne sauront pas discerner, avec
les yeux de l’amour de l’Époux, les signaux, les appels de détresse des vases
fragiles et brisés que Dieu leur a confiés, à eux en tant qu’époux… Les pleurs
des épouses désemparées, paniquées et insécurisées face aux pas de plus
en plus précipités, empressés des époux fonceurs, pas qu’elles ont essayé, pour
la plupart, de rattraper mais dont la cadence devenue de plus en plus rapide les
laissent désemparées, sur le bord du chemin " missionnaire, " tandis qu’elles
emprunteront le chemin de la solitude et de la dépression.
Quant aux époux, face à l’humeur
irritable de leurs épouses, ils réagissent en s’enfermant dans leurs bureaux et
leurs tours de prière ou en correspondant par email avec des frères avec qui "
on est plus en phase ! "
" De toute façon, elle s’énerve pour
tout, ne s’intéresse à rien, ne comprend rien aux choses de Dieu…, à moi les
âmes perdues du Pôle Nord, le combat spirituel et le mont Sinaï !
"
Ils glisseront vers le mépris ou
permettront aux pensées de mépris de se glisser dans la forteresse de leur cœur
à l’égard de celles qui furent leurs gazelles d’amour au temps de leur
jeunesse.
Et voilà pourquoi beaucoup de
ministères voient leurs couples pâtir sans qu’ils aient encore de la force pour
relever la situation. Leurs épouses gémissent misérablement dans le silence du
foyer, tandis que leurs maris embrassent des foules, leur parle d’amour (!) et
même se portent conseillers conjugaux lors des séminaires !
J’ai moi-même été traumatisée par la
biographie d’un grand missionnaire aux Indes, William Carey. Le livre faisait
l’éloge de cet homme infatigable dans l’œuvre de Dieu, un homme qui était prêt à
tout sacrifier pour le salut des âmes de l’Inde. Et, en effet, sa femme fut mise
sur l’autel des sacrifices et y mourut d’une crise de folie; elle fut contrainte
à choisir entre les deux alternatives suivantes : soit suivre son époux, soit se
séparer de lui car ce dernier, avec ou sans l’accord de son épouse, était résolu
à partir en Inde, à l’époque encore primitive et sauvage. La jungle avec ses
animaux sauvages, ses tigres, vipères et une culture inconnue, l’absence répétée
et longues de son mari eurent raison d’elle.
Des milliers d’Indiens, sans doute,
furent évangélisés, mais la femme s’éteignit, l’œuvre continuait et j’ai
pleuré.
Et traumatisée par cet exemple, j’étais
restée une quinzaine d’années de conversion authentique avec un sentiment
d’amertume et de méfiance à l’égard d’un Dieu qui, je pensais, était tyrannique
et arbitraire, en exigeant quelquefois la destruction d’un foyer pour atteindre
l’objectif de Ses œuvres. Je m’étais donc tenue hermétique à l’amour de Dieu et
a fortiori à Dieu en tant que Père d’amour, ayant à Son encontre du ressentiment
et un regard de reproche. La crainte de Dieu, de Sa Parole, la sanctification,
le salut, je les avais, mais ne pouvais recevoir Son amour. J’étais amère contre
Dieu à cause de cette vision que j’avais de Lui et étais restée bloquée durant
toutes ces années dans ma relation avec Lui, jusqu’au jour où Il me fit
grâce en me révélant son vrai cœur de Père, et je m’étais effondrée face à
ce regard dévorant d’amour.
Et cette rencontre avec Dieu en tant
que mon Père d’amour transforma notre couple.
Ainsi, pour les époux enflammés,
fonceurs dans l’œuvre du Seigneur, s’il vous plaît, entendez le message du
Seigneur : Votre première œuvre, votre première charge est d’aimer, non les âmes
du bout de la terre seulement ou votre voisin, mais d’abord celles qui reposent
à l’ombre de vos ailes.
Si vous prenez Dieu comme votre
Ami, sachez que cet Ami pour qui vous croyez travailler vous demandera un
jour :
" Adam, où est ta femme Ève ? Il
répondit : Je ne sais pas; suis-je le gardien de ma femme ?
Et Dieu dit : Qu’as-tu fait ? La
voix de ta femme crie de la terre jusqu’à Moi. "
" Mais l’Éternel Dieu appela
l’homme, et lui dit : Où es-tu ? "
Vous ne pouvez vous cacher derrière vos
œuvres car votre première œuvre est d’aimer celles que le Créateur vous a
confiées. Vous en êtes les gardiens.
Ces propos sont sévères à l’égard des
hommes, mais de même que Dieu s’est d’abord adressé à Adam après la tentation,
de même Il vous demandera compte en premier. A cause du rôle et du rang de
l’homme par rapport à son épouse, Dieu le regardera toujours plus sévèrement que
le " vase fragile " qu’Il a confié à sa garde.
" Mais par-dessus toutes ces choses,
revêtez-vous de l’amour qui es le lien de la perfection. Et que la paix de
Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans
vos cœurs. " (Colossiens 3:14-15).
" Quand je parlerais les langues des
hommes et des anges, si je n’ai pas l’amour, je suis un airain qui
résonne…
Et quand j’aurais le don des
langues…, et quand je distribuerais mes biens aux pauvres…, si je n’ai pas
l’amour, cela ne me sert de tien. " (1 Corinthiens 13).
Il ne vous sera pas demandé
combien vous avez investi dans votre travail pour Dieu, mais
comment (le cœur) vous avez œuvré pour Lui :
" Adam (Homme), Je t’ai confié une
brebis d’entre cent, tu sais, la plus fragile, celle qui s’est égarée. As-tu été
à sa recherche, as-tu été en peine pour elle à cause de sa situation ? L’as-tu
prise sur tes épaules ?
As-tu pris la peine et le temps, le
cœur et l’âme en pleurs, de Me supplier pour le sort de ton épouse ? As-tu
cherché à comprendre les causes de ses blocages, de ses craintes et de
son insécurité ? Connais-tu les soupirs profonds de son cœur solitaire ? Tu
sais, elle ne connaît pas Mon cœur de Père et cherche de l’amour dans ton cœur
de pierre, et s’en trouve blessée.
Mais au fait, Adam, connais-tu, toi,
Mon cœur de Père, les lueurs d’amour, de compassion et de miséricorde dans Mes
yeux pour ta misère ? As-tu déjà tâté Mon cœur, en as-tu ressenti les
saignements de Mon amour pour toi ?
Penche-toi sur Moi, Je pleure sur
toi, pour toi, pour qu’à ton tour, tu pleures en faveur de celle que Je t’ai
confiée.
Aime-la pour Moi, ton
Seigneur, veux-tu ? Car elle est Ma perle précieuse que j’ai confiée
à tes soins.
" - Pierre, M’aimes-tu
?
- Oui, Seigneur, Tu sais toutes choses, Tu sais que je T’aime.
- Pais Ma brebis. "
Et si toi-même tu n’as pas encore
reçu Mon amour de Père pour toi, alors crie à Moi. Je déverserai dans ton cœur
Mon amour de Père et tu comprendras, tu vivras Mon amour de Père pour ton épouse
orpheline de Père.
Car Je veux Me révéler à elle comme
son Père aimant. Oh, qu’elle puisse voir son Père à travers tes yeurs… Si tu
sais l’aimer de Mon amour, elle verra Mes yeux d’amour. Si tu sais
l’attendre, au temps fixé où Je lui rendrai visite, elle te sera d’une
grande aide pour ton ministère dont Je lui dépars la moitié de l’héritage et des
bénédictions. "
Tout ministère commence dans le couple
et le foyer. Si l’on ne prend pas le temps de bander et de soigner l’amour, le
ministère basé sur un fondement déjà ébréché est en danger mortel.
Ô Dieu de toute vie, qu’un
esprit de contrition, de brisement et de repentante tombe sur nous. Que
l’humiliation et la réconciliation coulent de nos cœurs touchés par Ta voix
suppliante de Père.
Fais la grâce, par la
révélation de Ta Parole et de Ton Esprit, aux épouses de Te connaître dans Ton
amour de Père afin que toute crainte et insécurité leur soient ôtées et qu’elles
épousent ce que Tu as mis (les visions, les œuvres) dans le cœur de leurs époux,
et y rentrent.
Fais la grâce aux époux
d’user de patience et d’attente envers leurs épouses afin de gagner leur
confiance par l’amour et que leur crainte soit
apaisée.
Que la repentance et
l’humiliation et la réconciliation viennent sur nos couples, afin que rien ne
vienne faire obstacle à nos prières.
Note: L'auteur de ce texte tiré de son journal personnel, mère au foyer de 32 ans, de deux enfants, a préféré garder l'anonymat.
Note: L'auteur de ce texte tiré de son journal personnel, mère au foyer de 32 ans, de deux enfants, a préféré garder l'anonymat.
http://sentinellenehemie.free.fr/anonyme19.html
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