L'église squelettique. (Chapitre 3)




Le Peuple de Dieu

Penser au «Peuple de Dieu », c’est penser d’abord en termes d’histoire du salut. (Eduard Schweizer)

Il y a de nombreux termes qui auraient pu être utilisés en référence à l’église, tels que Temple de Dieu, la Sainte Nation, Le Sacerdoce Royal, les Citoyens du ciel, l’Edifice de Dieu, et d’autres encore. Dans « Le Cœur Etonné », qui est un excellent ouvrage sur l’église, Robert Farrar Capon traite de certains termes qui ont été utilisés tout au long de l’histoire: les Frères, les Disciples, la Voie, les Croyants, et la Communion. Cependant, les trois termes qui seront étudiés ci-dessous sont les plus communs dans l’esprit des gens et dans les Écritures. Ces trois éléments sont: le Corps de Christ, la famille de Dieu, et le Peuple de Dieu. Dans ce chapitre, nous allons voir comment chacun de ces termes est utilisé dans les Écritures, et pourquoi le terme « Peuple de Dieu» semble être la meilleure façon de décrire et d’identifier l’église.


Le Corps de Christ

Lorsque des personnes pensent à l’imagerie biblique en lien avec l’église, l’image la plus commune qui vient à l’esprit est le Corps du Christ. Pourtant, bien que cette expression se trouve à de nombreuses reprises dans les Écritures (par exemple, Rom 7:04, 1 Corinthiens 10:16; 12:27; Ep 4:12), tous les passages excepté un se réfèrent au corps même de Jésus, plutôt qu’à l’église . Et bien que l’image du corps se trouve assez fréquemment dans les lettres de Paul (cf. Rm 12:5; Ep 1:22-23; 5:23; Col 1:24; 2:17), un seul texte, 1 Corinthiens 12:27, se réfère spécifiquement à l’église en tant que Corps du Christ. Paul a peut-être sélectionné l’imagerie du corps pour désigner l’église en raison des similitudes entre les concepts grecs du corps (Gk.sōma) et l’église (Gk.ekklesia). Par exemple, sōma est un mot qui représente une personne dans sa totalité. Il est entendu que le sōma est constitué de différentes parties, dont certaines sont physiques (os, chair, sang), certaines spirituelles (âme, esprit), et quelques-unes psychologiques (émotions, intelligence, volonté, personnalité), mais le mot ne se réfère pas juste à une seule de ces parties, telles que les caractéristiques physiques, mais à la personne dans son ensemble.

C’est un peu comme l’église, l’ekklesia. L’église est un tout unifié, et bien qu’elle soit composée de nombreux membres, elle ne se réfère pas à un seul membre uniquement. Néanmoins, bien que l’image soit bonne, elle est utilisée uniquement par Paul, et même ainsi, moins fréquemment que d’autres images. Puisqu’il en est ainsi, comment est-ce que cette idée d’église en tant que Corps est devenue si marquante si on ne la trouve pas tout au long du Nouveau Testament, mais uniquement et rarement dans les lettres de Paul? Comment est-elle devenue l’image la plus populaire et la plus largement connue de l’église? C’est probablement le résultat du double accent mis dans de nombreuses églises sur les enseignements de Paul et sur les dons du Saint Esprit. Ces deux facteurs se retrouvent dans des passages qui dépeignent l’église comme un corps, et donc dans l’esprit de beaucoup, le Corps c’est l’image essentielle de l’église. Un des passages les plus communs qui soutient cette image est 1 Corinthiens 12.



1 Corinthiens et le Corps

Le passage principal de Paul qui parle des dons de l’Esprit Saint est 1 Corinthiens 12. Dans ce chapitre, Paul compare l’Eglise à un corps, et comme chaque partie du corps a sa propre fonction, de même aussi le don du Saint Esprit offre à chaque personne un but unique au sein de l’église, du Corps du Christ (12:27). Pour comprendre le principe de Paul dans 1 Corinthiens 12, l’étude du contexte est nécessaire. Comme il est indiqué ci-dessus, la grande majorité des utilisations du mot «corps» (grec : sōma ) dans le Nouveau Testament est faite par Paul. Il utilise le plus fréquemment ce terme dans la lettre de 1Corinthiens. Pourquoi ? Les chrétiens de Corinthe se considéraient spirituellement comme l’élite. Ils étaient super spirituels. Pour eux, tout avait trait au Saint-Esprit et à leur propre vie spirituelle. Beaucoup d’entre eux ont commencé à négliger les réalités physiques qui les entouraient, et même à nier que ce qui se faisait dans la chair avait des conséquences graves sur leur esprit. Dans leurs pensées, la chair et l’esprit étaient séparés. Cette erreur du dualisme a ses origines dans les idées philosophiques de Platon. Une grande partie de la lettre de Paul aux Corinthiens a pour but de corriger cette approche hyper spirituelle de la vie. Paul tente de démontrer que ce qui se fait dans la chair a des conséquences graves pour la vie dans l’Esprit. C’est la raison pour laquelle Paul insiste tant dans sa lettre aux Corinthiens sur l’image du « corps ». Il veut démontrer que ce qui se fait dans le corps affecte non seulement l’esprit, mais aussi le corps. Et pas seulement le corps physique, mais aussi tout le Corps du Christ, c’est à dire l’église.



En d’autres termes, l’idée fracassante sur lequel Paul met l’accent auprès des Corinthiens ce n’est pas seulement que la partie physique et la partie spirituelle d’une personne sont reliées en un seul corps unifié, mais aussi que chaque personne au sein du Corps du Christ est reliée l’une à l’autre. Par conséquent, lorsqu’une personne pèche dans la chair, c’est tout le Corps de Christ qui est entraîné aussi. Un exemple suffit à étayer la pensée de Paul. Après une longue discussion sur la raison pour laquelle les Corinthiens doivent glorifier Dieu à la fois dans leur corps et leur esprit, Paul dit aux Corinthiens aux versets 6:15-20 qu’avoir des relations sexuelles avec une prostituée ce n’est pas simplement un péché de la chair, mais que cela implique aussi l’esprit. Et puisque l’église, le Corps de Christ, est spirituellement connecté, quand un homme s’unit à une prostituée, ce n’est pas seulement son propre corps et son esprit qui sont unis à la prostituée, mais aussi bien le Corps du Christ et le Saint-Esprit! Paul affirme qu’une telle idée devrait être suffisante pour nous garder de ce genre de péché, et effectivement, de tous les péchés. Ainsi, lorsque Paul commence à mettre l’accent dans le chapitre 12 sur l’image de l’Église en tant que Corps de Christ, ses lecteurs auront compris qu’ils sont tous ensemble impliqués dans ce corps. Ce qu’une personne fait spirituellement ou physiquement, est fait pour ou contre tous. Si une action spirituelle ou physique nuit à l’un, elle nuit à tous. Si elle profite à l’un, elle profite à tous. Paul, dans 1 Corinthiens 12, insiste sur le fait qu’en tant que membres du Corps, nous sommes reliés les uns aux autres. Chaque personne a un but unique et une fonction à exercer au sein du Corps, ce qui, si cela est accompli, profite à l’individu et au reste du Corps.

Cette idée continue à travers les chapitres 13 et 14, et atteint son paroxysme dans le chapitre 15 avec le discours de Paul sur la résurrection. Le but de Paul dans cette section entière c’est de démontrer que l’église est un tout unifié, qu’il appelle le Corps du Christ. Le Corps est une communauté de personnes en Jésus-Christ. «Le Corps de Christ est précisément l’Eglise dans laquelle Christ se meut dans le monde. ». En référence aux mots de KL Schmidt, « Christ est l’Église elle-même, car c’est le Corps du Christ. ». Une telle compréhension est étonnamment semblable à ce qui a été vu dans l’étude d’ ekklesia ci-dessus. L’église est composée de ceux qui sont réunis par Dieu en Jésus-Christ. Par conséquent, l’Église (Corps de Christ) c’est le Jésus Christ offert au monde. Tous ceux qui sont réunis en Jésus font partie de Jésus, et participent avec Jésus à ce qu’Il fait dans le monde. Donc, l’Église en tant que Corps n’est pas une tradition à suivre ou un poste à pourvoir, mais c’est plutôt la totalité, le tout unifié de tous ceux qui sont en Christ. Tous sont égaux au sein du Corps, et tous ont un rôle à jouer. Dans le même temps, toutes les actions, les comportements et les croyances des uns affectent tous les autres. Bien que le Corps ne soit pas un individu, chaque individu au sein du Corps doit comprendre que ses actions ont des conséquences, non seulement pour lui-même, mais pour toute l’Église. C’est cette vérité que Paul cherche à renforcer ici, dans 1Corinthiens, et aussi dans d’autres lettres (cf. Rm 12,4-8; Ep 4:12-16).

Donc l’image de l’Église en tant que Corps de Christ est une excellente image, et est probablement l’image la plus commune dans l’esprit de la plupart des chrétiens aujourd’hui. Cependant, bien que ce soit une bonne image, ce n’est pas la seule image de l’église, et ce n’est pas la plus commune. Le concept d’église en tant que Corps de Christ ne se trouve dans les écrits de Paul que seulement quelques passages. Par conséquent, une autre image devrait être utilisée qui représente plus largement l’ensemble de la Bible.



La Famille de Dieu

L’image la plus commune pour l’église dans le Nouveau Testament est celle de l’église comme étant une famille. En conséquence, un grand nombre de personnes pense à l’église en tant que «famille de Dieu.». Cependant, bien que l’image de la famille soit partout, le terme exact « Famille de Dieu » n’est jamais utilisé. 1 Pierre 4:17 s’en approche en parlant de la «maison de Dieu» et Éphésiens 3:15 parle de l’église en tant que « toute famille dans les cieux et sur la terre », mais on ne fait nulle part référence à l’église de façon spécifique en tant que «Famille de Dieu». Néanmoins, l’église en tant que famille est une image commune et une illustration de l’église. Les auteurs des Écritures utilisent fréquemment des images concernant les croyants qui les lient les uns aux autres en tant que frères et sœurs, pères et mères, et nous tous ensemble, en tant qu’enfants de Dieu. L’image du mari et de la femme est aussi commune, le mari, ou l’époux, représentant Jésus-Christ, et la femme, ou l’épouse, représentant l’église (par exemple, Matt 25:1-13; Ep 5:22-33).

De nombreux passages décrivent Dieu comme notre Père, et Jésus comme notre frère (cf. Mc 3:31-35). Donc, puisque que le concept est si largement utilisé, c’est tout à fait valable de penser à l’église en tant que Famille de Dieu. Mis à part sa fréquence, l’image de l’église en tant que Famille de Dieu est aussi bien utile. Tout d’abord, comme pour l’image du Corps, l’image de la Famille a beaucoup de similitudes avec la définition d’ ekklesia. Tout comme l’église, l’ekklesia, est finalement un rassemblement spirituel, qu’il y ait rassemblement physique ou pas, de même aussi, qu’une personne fait partie d’une famille, même si elle a rarement, voire jamais, de réunion de famille. Une personne fait partie d’une famille simplement en naissant en son sein. Et même si un membre est physiquement absent du reste de la famille pendant des mois ou des années, il continue à faire partie de la famille. Penser à l’église de cette manière est très utile pour comprendre comment l’église peut exister en tant qu’unité spirituelle, sans jamais totalement se rassembler en un lieu.

Penser à l’église en tant que famille est aussi très utile lorsqu’il s’agit de la gouvernance de l’église, de l’organisation, de la direction, de la prise de décision, des titres, de la discipline, de l’usage de l’argent, et au fond de toute autre question liée à la façon dont fonctionne l’église. Beaucoup aujourd’hui se posent des questions sur la façon dont une église devrait fonctionner. Penser à l’église en tant que famille permet de clarifier la plupart de ces questions :

• Qui devrait diriger dans une église? Qui dirige dans votre famille? Comment ont-ils obtenu cette position? Ont-ils un titre par lequel vous devez les appeler?
• Quand vous êtes rassemblés en tant qu’église, que faites-vous? Que faites-vous dans votre famille?
• Comment une église devrait-elle dépenser l’argent? Comment votre famille dépense-t-elle l’argent? Avez-vous déjà donné de l’argent à d’autres familles? Si oui, à qui et pourquoi leur donnez-vous de l’argent?
• Comment fonctionne la discipline ecclésiastique? Comment fonctionne la discipline dans une famille? Les réponses à ce genre de questions varient d’une famille à une autre, mais c’est une bonne chose, puisque la diversité se retrouve aussi dans la nature des familles. Donc, les réponses à ces questions varient également d’une église à une autre, mais c’est aussi une bonne chose, puisque la variété et la diversité sont dans la nature de l’église.

Donc l’image de l’église en tant que Famille de Dieu est partout dans les Écritures, et est extrêmement utile pour comprendre la nature de l’église et la manière dont elle devrait fonctionner. Néanmoins, ce n’est pas le terme utilisé dans notre définition de l’église parce que le concept de famille ne contient généralement pas la fonction vitale de mission qui devrait être inhérente à l’église. Le concept de famille, bien qu’idéal pour décrire les relations et la communion, fait défaut en ce qui concerne la notion de mission dans le monde. Et la mission, c’est la raison pour laquelle l’église existe. C’est pourquoi, un terme qui englobe le concept de mission sans pour autant négliger l’idée de relations est nécessaire.



Le Peuple de Dieu

Le terme « peuple de Dieu» semble être la meilleure façon d’identifier l’église. Il comprend les éléments connexion et relation qui sont inhérents aux termes «Corps de Christ» et «famille de Dieu», mais contient aussi un autre concept, celui de mission et d’intention au sein du plan de Dieu pour le monde. En outre, ce terme et ses notions connexes se retrouvent partout dans les Écritures; pas seulement dans le Nouveau Testament pour l’église, mais aussi dans l’Ancien Testament pour Israël.

Dans l’Ancien Testament, «le peuple de Dieu » est l’une des principales façons de se référer à Israël. Ce terme met l’accent sur la relation familiale des Israélites en tant qu’enfants de Dieu, ainsi que sur le gouvernement de Dieu en tant que Roi et Souverain d’Israël. Ce peuple Lui appartient à la fois en tant que Famille et en tant que Sujets. Le concept d’Israël en tant que peuple de Dieu est aussi présent dans le Nouveau Testament, mais il est élargi pour inclure l’église. Ou plutôt, peut-être serait-il plus clair de dire que le concept d’ «église» comprend tout le peuple de Dieu, à la fois les juifs et les non-juifs. En écrivant à l’église, Pierre dit qu’autrefois nous n’étions pas un peuple, mais maintenant nous sommes le peuple de Dieu (1 Pierre 2:10). Dans ce contexte, ce que dit Pierre, c’est que tout ce que Dieu accomplissait dans le monde à travers Israël va maintenant être accompli dans le monde à travers l’église. Nous sommes, dit Pierre, le nouveau sacerdoce, une nation sainte, une génération choisie, le nouveau peuple de Dieu.

Cela ne signifie pas que Dieu a remplacé ou rejeté Israël. Cela signifie simplement, comme Paul le souligne dans Romains 11, que les non-juifs ont été greffés au peuple de Dieu, de sorte que l’église de Dieu, le peuple élu de Dieu, comprenne désormais à la fois les Juifs et les non-juifs. Le grand récit des Ecritures, c’est que Dieu, depuis le début des temps, a sorti du monde un peuple pour Lui-même qui accomplira Sa mission en étant une bénédiction pour le monde. Dans le passé, Il a utilisé un peuple issu d’une ethnie, aujourd’hui, Il utilise des personnes issues de toutes les nations et pays, qui sont réunies ensemble en Jésus-Christ en tant qu’église, c’est-à-dire le Peuple de Dieu.

Étudier ce thème au sein des Écritures permet d’expliquer pourquoi Dieu a choisi Abram de toutes les personnes du monde, pourquoi Il a béni plus Isaac qu’Ismaël, plus Jacob qu’Esaü. Ils n’ont pas été choisis parce qu’ils étaient meilleurs ou parce qu’ils étaient ses « favoris ». Non, Dieu les a choisis afin qu’ils bénissent les autres. Telle est la mission de Dieu. C’est pourquoi Il a suscité et a sauvé Israël de l'Égypte. C’est pourquoi Dieu a envoyé des juges, des rois et des prophètes. C’est pourquoi Jésus Christ est venu, a vécu, a servi, est mort et ressuscité. C’est pourquoi l’église a été établie. Le Peuple de Dieu tout au long des Écritures a été un vase d’élection pour accomplir la volonté de Dieu dans le monde.

Nous reviendrons sur ce thème fréquemment dans le reste de ce livre, car si nous ne sommes pas une bénédiction pour le monde, alors nous ne vivons pas en tant que Peuple de Dieu.

Le terme « Peuple de Dieu » ne comprend pas seulement l’église, mais aussi la nation d’Israël dans l’Ancien Testament en tant que peuple de Dieu. Et inhérent à ce terme on trouve le plan de Dieu de restaurer et de racheter l’humanité. Par conséquent, «Peuple de Dieu» est un terme missionnaire. C’est un terme qui nous rappelle que Dieu est en mission dans le monde et qu’il utilise un peuple particulier pour mener à bien cette mission. Les autres termes pour « église » étudiés ci-dessus ne portent pas cette connotation, c’est pourquoi le terme de «peuple de Dieu» semble être la meilleure image pour qualifier l’église. Il est utilisé partout dans les Écritures, introduit l’idée utile de connexion et de relations, et porte pleinement le concept de mission de Dieu dans le monde.



Le Peuple du Royaume de Dieu

Avant de clore ce chapitre, il est utile de noter que le terme « Peuple de Dieu » est étroitement lié dans les Écritures aux enseignements sur le «Royaume de Dieu ». Les deux principes coexistent quasiment. Par exemple, sans peuple pour l’habiter, il n’y aurait pas de royaume. Et le royaume ne progresse que par le biais de ses habitants. En d’autres termes, le Peuple de Dieu c’est le Peuple du Royaume de Dieu. Le Peuple de Dieu c’est des citoyens du Royaume de Dieu. Mais qu’est-ce que le Royaume de Dieu? Le Royaume est ce que Jésus a inauguré. Il n’a pas inauguré un mouvement religieux ou une communauté. Il a instauré le Royaume de Dieu. Il enseigne à maintes reprises dans les Évangiles, qu’avec Lui, le Royaume a commencé.

Oui, un jour viendra où Jésus-Christ reviendra physiquement régner sur la terre entière pour 1000 ans, mais cela ne signifie pas que le Royaume n’a pas déjà été inauguré. Cette idée est source de confusion pour certains, qui pensent que si le Royaume est un temps où Jésus règne sur tout, alors le monde devrait être un lieu de paix, de bonté, de générosité et d’amour. La confusion commence à s’estomper quand on pense au Royaume de Dieu en tant que Règne de Dieu. Le Royaume de Dieu est présent partout où le Règne de Dieu est présent. Le parallélisme hébraïque de la prière du Seigneur révèle que le royaume vient là où la volonté de Dieu est faite (Matt 6:10). En se basant sur cette vérité, nous devons prier pour que la volonté de Dieu soit faite sur la terre comme au ciel. Et donc logiquement, si le Royaume est présent partout où Dieu règne, et Il règne dans le ciel, alors le Royaume est actif dans le ciel. De plus, si nous devons prier pour le règne de Dieu sur terre (et, par déduction, travailler activement pour que cette prière soit exaucée, cf. Matt 6:33), alors toutes les fois et partout où Dieu règne, le Royaume est là aussi. Ainsi, le Royaume de Dieu n’est seulement présent qu’en lien avec le Peuple de Dieu. Les deux sont étroitement liés. Chacun dépend et implique l’autre. De nouveau, le Royaume est assez semblable à l’église. Tout comme l’église va là où ses fidèles vont, de même aussi, le Royaume de Dieu va partout où le Peuple de Dieu introduit le règne de Dieu. Ce n’est pas une espérance à venir qui attend notre mort et notre résurrection. Le Royaume de Dieu est en partie une réalité présente, qui peut être vécu et partagé immédiatement, alors que nous vivons les uns avec les autres selon l’éthique et les principes du Royaume.

Une ecclésiologie vraiment biblique devrait se concentrer non pas tant sur le fait que l’église est la communauté de ceux qui sont sauvés, mais que l’église est la communauté de ceux qui, étant rachetés par la croix, sont maintenant destinés à être un royaume et des sacrificateurs pour servir Dieu et pour régner sur la terre.

Cela nous mène à nouveau au principe missionnaire qui est inhérent au terme « Peuple de Dieu ». Ce terme ne se contente pas d’identifier un peuple, Il identifie également sa tâche. Le peuple de Dieu doit vivre le règne de Dieu dans sa vie et au milieu des autres personnes de ce monde. C’est l’objet du chapitre suivant.


Jeremy Myers  :  Skeleton Church


Remerciements à Eliane Colard et Nadine Pierre pour les traductions et à Blogdei pour la diffusion.


 Renvois :

 L'église squelettique. Chapitre  1

 L'église squelettique. Chapitre  2

  L'église squelettique. Chapitre 3
 
 L'église squelettique. Chapitre  4
 
 L'église squelettique. Chapitre  5
 
 L'église squelettique. Chapitre  6 


Commentaires

  1. Juste une interprétation sur le nouveau sacerdoce royal qu'est l' église des nations .... Nous pouvons aussi entendre dans le terme nouveau une nouvelle entité à côté de l'entité existante Israël .. Le terme nouveau ne veut pas dire remplacer mais aussi ajouter As de la racine souche mais se rajoutant par une greffe au sacerdoce déjà existant dans le plan de D.ieu...

    Le terme Royal indique la nature du Royaume qui vient avec un Roi Jésus triomphant par la résurrection sur la mort et libérant la puissance du Saint Esprit sur toute chair... Joël 2 qui indique une évolution au lieu d'un remplacement...Martine

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