Des pères qui ont lâché prise..

Deux histoires authentiques :

Bill McCartney est l´ancien entraîneur de l´équipe de football de l´université du Colorado. Il raconte ce qu´un éditeur de cartes de voeux lui a raconté : Il avait proposé des cartes de voeux gratuites pour la fête des mères à une maison d´arrêt. Les détenus n´avaient qu´à signer et adresser leur cartes. Le succès fut tel que l´éditeur se trouva en rupture de stock et dut se réapprovisionner rapidement de nombreuses boîtes supplémentaires. Encouragés, les dirigeants de la société décidèrent de renouveler l´opération à l´occasion de la fête des pères. Un mot fut envoyé aux prisonniers pour leur indiquer que la procédure serait la même. Mais, cette fois, pas une seule personne ne se manifesta pour envoyer une carte à son père.

Et puis une autre, le témoignage d´une jeune fille devenue adulte qui parle de son père :

Je me souviens du jour où mon père est parti. Il s´est agenouillé, m´a embrassé et a pleuré. La petite robe d´une enfant de cinq ans ne pouvait me protéger des frissons qui m´ont envahie. N´allais-je plus jamais ressentir le doux chatouillis du bout de ses moustaches ? Ses bras qui semblaient si forts, allaient-ils s´en aller pour toujours ?

Que serait la vie sans un père ? Les années suivantes offrirent une réponse à ces questions. Mon enfance ne fut pas paisible. Baladée avec deux frères entre foyers d´accueil, membres de la famille, et — lorsque c´était possible — ma mère, je me suis endurcie pour survivre au temps dur. Mon innocence s´est vite effacée pour aborder une conception cynique du monde : " ne compte sur personne, et personne ne te décevra. "

Approchant la célébration de la fête des pères, tous ceux qui n´ont pas de père comprendront qu´une telle perte ne cesse pas avec les années. Les cicatrices sont comme une peau trop fine qui couvre une blessure plus profonde. Sous la couche protectrice se trouve beaucoup de tendresse.

Pendant longtemps, je n´ai rien connu de la tendresse. Je ne m´occupais que de la protection — prendre le contrôle de mon futur, acquérir une bonne éducation, m´élever au dessus des tranchées de ma famille. Je suppose que vous pourriez dire de moi qu´avec aucun objet de foi, j´ai appris à croire en moi.

Ce n´est que lorsque cette stratégie intenable m´a laissée tomber — et me laissant plus seule que jamais — que j´ai dû affronter cette absence de père.
J´avais la trentaine. Sentant un vide spirituel, je me suis lancée dans une recherche de Dieu. Le Nouvel Age offrait un énorme avantage. Je pouvais me perdre dans plein de détails, empruntant ici et là diverses conceptions pour construire un Dieu à l´image de mes propres aspirations. Handicapée par l´absence d´un vrai père dans ma vie, voir Dieu seulement comme une force éloignée et impersonnelle, j´espérais qu´en comprenant ceci je pourrais m´approprier cette force — reconnaissant " Dieu en moi " — et la manipuler pour trouver le bonheur.

Avec mes yeux rivés au sol, le bonheur était aussi haut que mes yeux pouvaient regarder. Je n´aurais pas cru que je cherchais l´amour de Dieu. Et pourtant, combien cet amour inconditionnel s´est manifesté... Alors que je ne comprenais pas Dieu correctement et m´égarais, il me protégeait tout de même, continuant à m´approcher plus près de Lui, adoucissant progressivement mon coeur...

Combien j´étais prête le jour où j´ai pour la première fois compris que Dieu était mon Père . Enfin, j´étais la petite fille de quelqu´un ! A ce jour, dix ans plus tard, je ne puis approcher Dieu d´une manière intellectuelle, mais seulement comme une enfant, et sans réserve. Je ressens tant d´amour. Que mon père et ma mère m´aient abandonnés, le Seigneur me reçoit.

'' Car mon père et ma mère m'abandonnent, mais l' Eternel me recueillera.'' ( Ps 27 : 10 )

N´est-ce pas un miracle que quelqu´un qui n´a pas eu de père terrestre puisse trouver un Père céleste dont l´amour peut guérir ? Notre Dieu n´est-il pas nommé Yahvé Rapha, le Dieu qui guérit ? N´est-ce pas le plus grand privilège que de l´appeler Papa, Père ?

( Barbara Curtis, World, 23 Juin 1998, p. 45. )

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