La « Bonne confession » de Faber

par A. W. Tozer
Il y a quelques années, j'ai découvert un témoignage chrétien dont la simple beauté est difficilement égalée dans toute notre littérature religieuse. Cette confession lyrique est celle de Frédéric W. Faber, l'auteur de « La foi de nos pères, » « Il y a une largesse dans la miséricorde de Dieu, » « Jésus! Jésus! Cher Seigneur » et d'un grand nombre d'autres hymnes bien aimés. C'est à peu près la combinaison la plus parfaite de dignité restreinte et de joyeux abandon qui puisse se trouver dans la littérature évangélique. Sa place serait aussi appropriée dans l'étude silencieuse du mystique que dans le tabernacle rudimentaire de la réunion de camp. 
En lisant cette confession, on doit se garder du sentiment que l'expérience de Faber était unique. Parce que nous ne l'avons jamais entendu exprimer ainsi, on peut être tenté de supposer qu'il n'y a pas eu beaucoup de gens aussi radicalement et profondément convertis que Faber. Ce serait une erreur de jugement. Des millions ont été aussi merveilleusement convertis que convertis que Faber, mais un seul sur un million a le don d'exprimer avec une perfection aussi exquise sa propre expérience. Un auteur récent a remarqué qu'après la capacité de créer de grandes oeuvres d'art se trouve la capacité de les apprécier. L'esprit le plus à même d'apprécier Bach ou De Vinci ou Milton, c'est celui qui est le plus proche de la capacité du génie lui-même.
Ainsi, le chrétien qui peut comprendre et apprécier un témoignage tel que celui-ci n'est peut-être pas très loin de l'attitude spirituelle de l'homme qui l'a écrit. L'âme terrestre ne se sentira pas à l'aise avec Faber. Il est notre attente joyeuse que des milliers de gens qui lirons ces paroles auront rencontré Dieu de manière révolutionnaire et transformatrice tout comme l'expérience de Faber. Ce qui nous a manqué, c'est le don de l'analyse de soi et la maitrise littéraire qui nous donnerait le moyen d'écrire avec un tel langage extatique.
Le voici. Faber l'a nommé:
« Une bonne confession. »
Les chaînes qui me liaient sont jetées au vent,   
Par la miséricorde de Dieu le pauvre esclave est affranchi;  
Et la puissante grâce du ciel souffle sur l'esprit,   
Comme les grands vents de l'été qui réjouissent la mer.   
Il n'y avait rien dans la création de Dieu d'aussi vil et ténébreux,   
 Que le péché et l'esclavage qui emprisonnaient mon âme;   
Il n'y avait rien qui approchait la bassesse de la malice et la culpabilité   
 De mes propre passions sordides, ou du contrôle de Satan.   
Pendant des années j'ai porté l'enfer en mon sein;   
Quand je pensais à mon Dieu, l'horizon était sombre;   
Le jour ne m'apportait pas de plaisir, ne la nuit de sommeil,   
Il demeurait l'ombre morose de l'horrible perdition.   
Rien ne semblait moins probable  
Que de voir jaillir la lumière dans un donjon si profond;   
Créer un monde nouveau eût été moins dur que de libérer   
L'esclave de sa servitude, l'âme de son sommeil.  
Mais la Parole avait été envoyée, et avait dit, que la lumière soit,   
Et elle a traversé mon âme comme un choc perçant;   
Un regard vers mon Sauveur, et toute la sombre nuit,   
Comme un rêve dont à peine on se souvient, avait quitté mon coeur.   
J'ai crié miséricorde, je suis tombé à genoux,   
J'ai confessé, alors que mon coeur était tourmenté d'agonie;   
En quelques minutes de tourment, des années de maladie  
Sont tombées de mon âme comme les paroles de ma langue.   
Et maintenant, béni soit Dieu et le cher Seigneur qui est mort!   
Aucune biche sur la montagne, aucun oiseau dans le ciel,   
Aucune vague qui bondit sur la mer obscure,   
N'est une créature aussi libre ou aussi joyeuse que moi.   
Acclamons tous, acclamons le cher Sang Précieux,   
Qui a oeuvré en moi ces douces merveilles de miséricorde;  
Que chaque jour des foules sans nombre se jettent dans son torrent,  
Que Dieu ait Sa gloire et que les pécheurs soient libérés.
 
( Article tiré de This World : Playground or Battleground ?, chapitre 22 )

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