Editorial. Votre « Réveil », vous le voulez comment ?




Nous vivons une époque formidable, où beaucoup de choses peuvent se moduler à la demande. Depuis la cuisson des steaks (bleus, saignants, bien cuits…) jusqu’à la couleur de la voiture et le nombre de ses accessoires additionnels. En passant par les agences matrimoniales où l’on peut aussi décrire précisément les caractéristiques indispensables à celui (ou celle) qui devra prendre place à côté de nous. Alors, il est presque naturel qu’en matière spirituelle on adopte inconsciemment cette (triste) mentalité ambiante…

Actuellement sur le net, on « passe commande » du type de « réveil » qui nous intéresserait. Après réflexions et une étude approfondie de l’Ecriture, chacun pense avoir les éléments suffisants pour demander avec exactitude un réveil bien précis.



Pour certains, les signes et miracles sont un préalable indispensable à tout « réveil » digne de ce nom.

Pour d’autres, c’est la pratique d’œuvres saintes (dogmatiquement orthodoxes), qui seraient seules capables de se faire entendre de Dieu et donc de faire mouvoir efficacement la puissance de son bras pour « réveiller » les endormis.

Pour d’autres enfin, aucun « réveil » ne devrait obtenir le label divin s’il n’est pas précédé par des prises de conscience profondes des dysfonctionnements personnels (ce qu’en patois de Canaan on appelle « des convictions de péché » )…

Il me semble indiscutable que chacun de ces aspects devrait effectivement être visible dans une véritable action de l’Esprit de Dieu au milieu de son Peuple. Mais je me demande si, à force de vouloir en faire un préalable au « réveil », on ne se (re)trouve pas devant une énième tentative de mettre la charrue avant les bœufs.

Et si au lieu de demander à Dieu le « réveil » qui nous intéresse, on se mettait simplement à son écoute pour saisir quelle est Sa Volonté à ce sujet ?

A commencer par le concept moderne de « réveil », qui n’est pas forcément celui que nous livre la Parole. En effet, beaucoup aujourd’hui appellent « à prier pour le réveil » afin que Dieu puisse intervenir et redonner de l’énergie à une église ensommeillée. Mais qu’est-ce que nous dit exactement l’Écriture Sainte à ce sujet :

« Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d’entre les morts, et le Christ luira sur toi. » (Eph. 5. 14.)

Si nous faisons attention à l’ordre qui nous est donné ici, nous comprenons que le « réveil » biblique, n’est pas simplement une stimulation destinée à remettre d’aplomb un Corps assoupi, mais qu’il s’agit plus exactement d’une véritable « résurrection d’entre les morts ».

Car il est important de ne pas se faire d’illusion : ceux qui sont « endormis » spirituellement (1 Cor. 11. 30.), ne sont pas seulement assoupis, mais ils sont considérés par l’Esprit comme étant réellement « morts », et ils ont donc besoin d’une véritable résurrection !

Si nous voulons comprendre comment se passe un véritable « réveil » biblique, il ne nous reste plus qu’à relire ce que la Bible nous en dit. A ce sujet, le récit de la résurrection de Lazare nous apporte d’importants éléments de compréhension. Je vous invite donc à relire l’Évangile de Jean au chapitre 11, dans l’optique spirituelle du « réveil » de l’Eglise. Vous y trouverez une véritable mine d’or. Je vous laisse juste quelques « pistes » qui peuvent « ouvrir » ce Texte de base sur l’effusion de la vie d’En Haut.

- 1° constat : nous (les disciples) comprenons souvent mal la différence fondamentale qu'il y a entre l’assoupissement et la mort (Jean 11. 11 à 14.). L’assoupissement n’a besoin que des secousses d’un « réveil »; alors que la mort a besoin d’une véritable résurrection.

- 2° constat : si la Parole Vivante avait été présente, il n’y aurait pas eu de mort spirituelle (Jean 11. 21 et 32.).

- 3° constat : La seule œuvre humaine qui soit nécessaire dans une action de résurrection, consiste à « enlever tout obstacle sur le chemin du Seigneur » (Jean 11. 39 – Jean 1. 23.). Il est indiscutable que la mort ne sent pas bon, mais la résurrection ne sera possible que si l’on enlève d’abord le couvercle qui cache cette sinistre réalité.

- 4° constat : Nous ne pourrons voir le Seigneur agir que si nous croyons en Lui (Jean 11. 40).

- 5° constat : Une résurrection n’est possible que lorsque la Parole de Vie l’ordonne personnellement avec puissance (Jean 11. 43.)

- 6° constat : Après la résurrection, le Seigneur donne un ordre impératif à ceux qui sont témoins et acteurs d’un « réveil » spirituel (et qui sont probablement les mêmes qui ont « enlevés les obstacles ») :

« Déliez-le, et laissez-le aller. » (Jean 11. 44.)

Il y a beaucoup à apprendre sur ce que sont ces « liens » qui empêchent ceux qui sont « né d'En Haut » d’aller librement dans la Vie...

- 7° constat : « Lazare » signifie : « Dieu a secouru ».

Tout vient de Lui et tout est accompli par Lui. Que toute gloire revienne à Dieu seul dans le Nom de son Fils Jésus Christ qui nous a révélé la bonté et la puissance du Père !

- Une autre « piste » plus générale : aucune résurrection racontée dans l’Écriture n’est venue à la suite d’une prière humaine. C’est toujours Dieu (ou celui qu’Il a envoyé) qui a pris l’initiative (aussi bien de la décision que de l’action) d’une résurrection. N’en serait-il plus de même aujourd’hui ?

Avant de poser les bases doctrinales générales d’un « réveil » chez les autres, ne serait-il pas plus judicieux de chercher à bien saisir, chacun pour notre part, la volonté de Dieu à notre égard, afin que nous puissions être arrachés à la mort et vivions de sa Vie ?

JLB


Commentaires

  1. Beaucoup cherchent à recevoir des choses extraordinaires de la part de Dieu...

    C'est le Seigneur Lui-même que nous devons chercher

    nous approchant de Lui humblement tout en ''défrichant'' nos coeurs dans la repentance de toutes ses impuretés...

    "Labourez vos jachères, car il est temps de chercher le Seigneur, jusqu'à ce qu'Il vienne et qu'Il fasse pleuvoir sur vous la justice." - Osée 10:12

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  2. MarcB. C'est exactement à ces conclusions que le Seigneur nous amène en ce moment, et alors qu'une semaine de jeûne et de prière se déroule dans notre région pour rechercher la volonté de Dieu, dans le contexte complexe et préoccupant de notre monde. " Dans les temps troublés que nous vivons, face aux défis mais aussi aux opportunités qui se présentent, parce que l'enjeu est spirituel, parce que nos contemporains ne sont pas sauvés, parce que l'homme ne vit pas de pain seulement, parce que l'amour du plus grand nombre s'est refroidi, parce que Jésus revient, parce que l'Eglise est bien souvent dans un assoupissement dangereux, parce que, dans des temps identiques au nôtre, des personnes comme Néhémie, Esther et bien d'autres se sont levées et ont cherché Dieu dans le jeûne et la prière, nous laissant là un exemple à suivre": telles sont les raisons qui ont présidé à la décision de cette démarche inter-églises.
    Et le texte retenu comme support de cette semaine est celui, bien connu mais à pratiquer avec une grande rigueur, de 2 Chroniques 7, verset 14: " Si mon peuple, sur qui est invoqué mon nom, s'humilie, prie, et cherche ma face, et s'il SE DETOURNE de ses MAUVAISES VOIES, je l'exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays". Des "mauvaises voies", des manières d'agir qui ne sont pas conformes à la volonté clairement exprimée du Seigneur, il y en a pas mal dans nos vies, résultats de conditionnements divers, de choix inappropriés, de dérives multiples, de "désinvoltures" dans les respect de Ses sages commandements... Que le Seigneur rende fructueuse cette initiative des églises de notre région, et surtout, que celles-ci puissent se laisser conduire par l'Esprit dans la profondeur des remises en question qui peuvent ouvrir à un véritable renouveau, à cette résurrection qui rappelle évidemment celle d'Ezéchiel 37 !

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